Les réservoirs d’eau potable


Tout d’abord, le réservoir est un ouvrage régulateur de débit qui permet d’adapter la production à la consommation. La production est généralement dimensionnée pour produire, pour un temps journalier de fonctionnement généralement compris entre 20 et 24 heures, le volume correspondant à la consommation journalière totale de pointe du réseau. La consommation journalière présentant des fluctuations importantes, il est la plupart du temps judicieux, au point de vue technique et économique, de faire jouer un rôle d’appoint aux réservoirs pour la satisfaction des besoins horaires de pointe. La présence de ces réservoirs diminue ainsi la capacité qui serait exigée des équipements de production, si ceux-ci devaient assurer seuls l’alimentation du réseau pendant l’heure de pointe.

En second lieu, le réservoir est un ouvrage régulateur de pression puisque son niveau conditionne, aux pertes de charge près, la côte piézométrique dans le réseau.

La troisième fonction technique est une fonction de sécurité d’approvisionnement dans l’éventualité d’un incident sur les équipements d’alimentation du réseau de distribution : pollution de l’eau brute alimentant la station de traitement, pannes d’origines diverses de la station de pompage, rupture d’une canalisation d’adduction.

La quatrième fonction technique réside dans la simplification des problèmes d’exploitation en permettant les arrêts pour entretien ou réparation de certains équipements : ouvrages de production, station de pompage, canalisations maîtresses.

Au point de vue économique, outre la possibilité déjà signalée de limiter les investissements au niveau de la production, les réservoirs peuvent conduire à des économies significatives sur les investissements à réaliser sur le réseau de distribution, et également, de façon plus globale sur l’ensemble du projet.

Enfin, la dernière fonction économique, est d’apporter, lorsque le réservoir de distribution est alimenté par pompage, une économie sur divers aspects énergétiques : puissance installée et puissance souscrite en pointe, consommation énergétique spécifique (Wh/m3), dépenses relatives aux consommations proprement dites par le jeu des divers tarifs horaires.

Classification d’un réservoir :

Les réservoirs peuvent être classés de différentes façons selon le critère retenu :

  • Par rapport au sol :
  • Réservoirs posés sur le sol.
  • Réservoir légèrement enterrés (semi-enterré).
  • Réservoirs surélevés (château d’eau).
  • Réservoirs souterrains.
  • Par leur forme :
  • Circulaire : le plus économique.
  • Rectangulaire, carré, ou de forme irrégulière : si la considération d’encombrement est prépondérante (ex : nécessité de loger le volume maximal dans la surface disponible).
  • Par les matériaux de construction utilisés :
  • Maçonnerie
  • Béton armé
  • Béton précontraint
  • Acier
  • Plastiques
  • Situation par rapport à la distribution :
  • Réservoir en charge sur le réseau
  • Réservoir nécessitant une surpression
  • Le réservoir rectangulaire semi-enterré :

La section rectangulaire est surtout adoptée pour les réservoirs de grande capacité (supérieur à 10 000 m3) ; plusieurs étages sont possibles, les niveaux supérieurs étant alimentés par pompage et affectés, par exemple, à l’alimentation en période de pointe.

Ils seront exécutés en béton armé ordinaire ou précontraint.

Un réservoir rectangulaire est plus coûteux de 10% en moyenne (en béton, en acier et en étanchéité) qu’un réservoir circulaire. Cependant, des considérations de construction, de mise en place des coffrages et parfois d’encombrement amènent les projeteurs à préconiser des réservoirs rectangulaires ou carrés.

A chaque fois cela sera possible, il sera préférable d’avoir recours au réservoir enterré, semi-enterré ou, au plus, en élévation au-dessus de sol avec radier légèrement enterré.

Ces types de réservoirs, les deux premiers principalement, présenteront par rapport au réservoir sur tour, les avantages suivants :

  • Économie sur les frais de construction,
  • Étude architecturale très simplifiée et moins sujette à critiques,
  • Étanchéité plus facile à réaliser,
  • Conservation à une température constante de l’eau ainsi emmagasinée.

Ces types de réservoirs s’imposeront, d’ailleurs, dès que la capacité deviendra importante.

Caractéristiques principales d’un réservoir :

Type de réservoir :

Selon la disposition du terrain et la charge à satisfaire.

Emplacement :

Il y’a intérêt, pour la distribution, de prévoir l’emplacement du réservoir au centre de gravité de la consommation à assurer.

D’autres considérations interviennent dans ce choix et notamment l’emprise du terrain ; les dimensions en plan, les questions foncières, les conditions topographiques, et possibilité de réaliser des ouvrages annexes et de passages de conduites d’eau.

Volume des réservoirs :

Le volume des réservoirs sur un réseau de distribution est déterminé à partir des fonctions suivantes :

Fonction de régulation entre la demande et la production :

Ce volume se détermine théoriquement en comparant sur un graphique, pour une journée donnée (généralement la journée de pointe de l’horizon considéré pour le projet), l’évolution en fonction du temps :

De la courbe des consommations cumulées telle qu’elle peut être estimée à partir de mesures sur les conditions actuelles et de prévisions sur son évolution, ou par toutes autres considérations.

De la courbe des productions cumulées telles qu’elle résulte des conditions de production (débit constant ou variable suivant la nature de la ressource et ses conditions d’exploitation).

Fonction relative à la sécurité d’approvisionnement :

C’est le volume nécessaire à assurer en cas d’insuffisance de l’alimentation (Ex : incident sur les équipements, durée d’une pollution accidentelle, durée de réparation d’une canalisation maîtresse d’alimentation).

Ce second volume dépend par ailleurs de la ressource, de l’unicité ou de la multiplicité des origines de la ressource.

Fonction réserve d’incendie :

La réserve d’incendie dans un réservoir est destinée à alimenter le réseau de distribution d’un débit de 17 l/s durant 2 heures, soit une réserve de 120 m3.

En pratique, la capacité d’un réservoir destiné à alimenter une petite ou moyenne agglomération est égale à la moitié de la distribution moyenne journalière augmentée de la réserve d’incendie :

Capacité (m3)=Qm/2+ 120 m3

Qm : Distribution moyenne journalière en m3

Hauteur de l’eau :

La dépense de construction des réservoirs, varie avec l’épaisseur de la tranche d’eau ; cette épaisseur, est en général, de 3 m à 6 m, 8 m dans des circonstances exceptionnelles.

Dimensions en plan :

Les dimensions sont définies essentiellement pour des considérations d’exploitation qui déterminent la hauteur d’eau emmagasinée. Pour les petits réservoirs, la hauteur varie de 2 à 3m, pour les grands, elle peut atteindre jusqu’à 10m. En effet, un compromis doit être cherché entre la surface en plan et la hauteur d’eau. Les efforts sur les parois et sur le fond sont proportionnels à la hauteur d’eau, ce qui fait préconiser des hauteurs plus petites. D’un autre côté, les dimensions en plan sont limitées par les conditions géotechniques et foncières.

Division des réservoirs :

En vue de leur nettoyage et de leur entretien, les grands réservoirs peuvent être divisés en deux ou plusieurs compartiments, en principe de capacités égales.

Ces compartiments doivent communiquer entre eux et être reliés, directement, à la conduite d’adduction et à la conduite maîtresse de distribution. La communication peut se faire par vanne, ou par liaison des conduites d’arrivée et de départ de l’eau.

Il faut noter aussi que le réservoir peut avoir une structure complexe, où les cuves sont superposées.

Charge :

La charge, ou l’altitude, du réservoir nécessaire pour assurer la distribution, est fournie par le calcul du réseau. Il doit être situé le plus proche de l’agglomération à alimenter. En effet, en éloignant le réservoir de l’agglomération, on est conduit à augmenter, soit son altitude, soit le diamètre de la conduite de liaison entre le réservoir et l’agglomération.

Exigences techniques à satisfaire dans la construction d’un réservoir :

  • Résistance : Le réservoir doit, dans toutes ses parties, équilibrer les efforts auxquels il est soumis.
  • Etanchéité : Il doit constituer pour le liquide qu’il contient un volume clos sans fuite. Il doit donc être étanche.
  • Durabilité : Le réservoir doit durer dans le temps, c’est-à-dire que le matériau dont il est constitué, doit conserver ses propriétés initiales après un contact prolongé avec le liquide qu’il est destiné à contenir.

Enfin, le contact avec le béton du parement intérieur du réservoir ne doit pas altérer les qualités du liquide emmagasiné. Le revêtement intérieur, s’il protège le béton sous-jacent doit aussi protéger le liquide de l’influence du béton.

Equipements du réservoir :

Chacun des compartiments d’un réservoir doit être muni d’une conduite d’alimentation, d’une conduite de distribution, d’une conduite de vidange et enfin, d’une conduite de trop-plein. Les dispositions spéciales qui peuvent être prises pour constituer la réserve incendie ne modifient en rien ces principes ; ce ne sont que des aménagements de détail.

A noter que les traversées des parois des réservoirs par les diverses canalisations s’effectuent à l’aide des gaines étanches.

Conduite d’arrivée-Robinet flotteur :

L’adduction s’effectue soit par sur verse, soit en chute libre, soit en prolongeant la conduite de façon que son extrémité soit toujours noyée. L’adduction peut aussi s’effectuer par passage à travers le radier.

L’arrivée en chute libre provoque une oxygénation de l’eau, ce qui peut être favorable pour des eaux souterraines, ordinairement pauvres en oxygène dissous.

Techniquement, l’arrivée par sur verse permet d’avoir, pour l’arrivée de l’eau, une altitude constante définie par le niveau supérieur N de la crosse d’arrivée.

En adduction par refoulement, les pompes travaillent ainsi sous hauteur constante et le débit est également constant, puisque Q et H sont liés. Cette disposition est d’autant plus sensible que la hauteur d’élévation est faible En adduction gravitaire, le débit peut aussi rester constant si la cote de départ reste fixe.

L’arrivée en chute libre, par l’aération qu’elle produit, peut, pour certaines eaux, détruire l’équilibre carbonique qui s’était établi au sein du liquide et précipiter le calcium, d’où entartrage. Dans ce cas, l’arrivée noyée trouve sa justification. Elle présente toutefois un inconvénient : en cas d’accident sur la conduite de refoulement, le réservoir se vide par siphonage. Il peut y être remédié en disposant un clapet sur l’arrivée au réservoir.

L’arrivée par sur verse peut, également, s’effectuer par un simple tuyau vertical, supprimant ainsi le coude du sommet. C’est la disposition que l’on adopterait dans le cas d’un réservoir important formé de plusieurs compartiments juxtaposés ; on a ainsi une arrivée dite en pipe. L’eau pénètre alors dans une bâche d’arrivée centrale de distribution peu profonde et la répartition entre les compartiments a lieu soit par déversoir pour les compartiments contigus à la bâche, soit par conduite pour les plus éloignés.

Certains techniciens préconisent une adduction par le fond du réservoir ; il en résulte une petite économie sur les frais d’exploitation dans le cas d’une adduction par refoulement, la hauteur d’élévation de la pompe étant fonction du niveau du plan d’eau dans a cuve. Celle-ci, par contre, n’est plus alimentée avec un débit constant.

La conduite d’adduction, à son débouche dans le réservoir, doit pouvoir s’obstruer quand l’eau atteint, dans la cuve, son niveau maximal : obturation par robinet-flotteur si l’adduction est gravitaire ou dispositif permettant l’arrêt du moteur de la pompe si l’adduction se fait par refoulement tel que (robinet flotteur + Pressostat) ou ligne pilote.

Ces robinets à flotteurs doivent être d’un type anti-bélier ; les soupapes et leurs parties sont en bronze ou en métal inoxydable.

Dans les installations importantes, les robinets-flotteurs normalisés présentant des diamètres insuffisants (D max=0.3m), il est prévu des vannes motorisées électriques en liaison avec le niveau de l’eau dans la cuve.

Conduite de distribution :

Le départ de la conduite de distribution s’effectue à 0.15 ou 0.20 m au dessus du radier en vue d’éviter d’introduire dans la distribution des boues ou des sables qui, éventuellement, pourraient se décanter dans la cuve.

La conduite de distribution doit être munie à son origine d’une crépine. Dans le cas d’une distribution par gravité, une crépine simple est utilisée ; dans le cas d’une aspiration, il faut prévoir un clapet au pied de la crépine.

Trop-plein :

Cette conduite doit pouvoir évacuer le surplus d’eau d’arrivée en cas de remplissage total du réservoir (cas de non fermeture du robinet flotteur). Elle comprendra un déversoir situé à une hauteur h au dessous du niveau maximal susceptible d’être atteint dans la cuve.

La canalisation de trop-plein débouchera à un exutoire voisin. Pour éviter une pollution ou une introduction d’animaux ou de moustiques qui pourraient pénétrer dans le réservoir, un clapet doit être ménagé dans la canalisation.

Vidange :

Elle part du point bas du réservoir (point le plus bas du radier, sa crépine est située dans la souille du réservoir), afin de pouvoir évacuer les dépôts. Elle peut se raccorder sur la canalisation de trop-plein, et comporte un robinet-vanne. A cet effet, le radier est réglé en pente vers l’orifice de la conduite, ce dernier étant obturé à l’aide, soit d’une soupape de vidange, soit d’une bonde de fond.

La soupape de vidange, incongelable, est destinée à assurer la vidange des réservoirs dont le fond est accessible.

La bonde de fond est destinée à assurer la vidange des réservoirs dont le fond est inaccessible. Elle permet la vidange totale du réservoir en cas de besoin de nettoyage de la cuve ou d’intervention.

By-pass entre adduction et distribution :

En cas d’indisponibilité (nettoyage ou réparation du réservoir), il est bon de prévoir une communication entre ces deux conduites.

Comptage :

A la sortie de la conduite de distribution, un compteur doit être ménagé pour pouvoir effectuer des relevés périodiques de la consommation totale.

Robinets-vannes :

Dans chaque canalisation (arrivée, départ, vidange…) un robinet-vanne doit être prévu pour pouvoir effectuer le sectionnement de chacune de ces conduites en cas de besoin.

Tuyauterie :

Pour la protection de la tuyauterie contre la corrosion, celle-ci doit être galvanisée.

Tampon de visite :

Il permet de visiter périodiquement l’ouvrage.

La chambre des vannes :

Rares sont les réservoirs au sol qui ne comportent pas un petit local accolé, la chambre des vannes, dans lequel se feront les pénétrations des diverses canalisations- refoulement, distribution, trop-plein, vidange- dans la cuve (ce qui permet d’ailleurs de surveiller l’étanchéité à ce niveau), à partir duquel on accèdera à la cuve elle-même, tout accès direct par le dessus, par exemple, étant ainsi éliminé. On peut y faire des prélèvements d’eau dans de bonnes conditions sanitaires, y installer un dispositif de comptage ou de chloration.

Dispositions particulières :

Principes de construction :

Le sol de fondation doit faire l’objet d’examens approfondis, tant du point de vue de la capacité portante que du drainage des eaux qu’il est normal de rencontrer dans les fouilles.

A cet effet, il sera prudent d’établir, sous les radiers, un drainage permanent vers des puisards extérieurs où les venues d’eau provenant, soit du terrain, soit d’une mauvaise étanchéité des maçonneries, pourront être surveillées. On peut également prévoir que toutes les faces du réservoir seront visitables, en réservant des galeries de visite de pourtour, ainsi que sous le radier.

Si la couverture doit être supportée par des poteaux, ceux-ci pourront prendre appui directement sur le radier ou, dans certains cas, sur des fondations établies sous celui-ci : le radier dans ce dernier cas est indépendant de la couverture. Une étanchéité devra alors être réalisée au droit de la pénétration du poteau dans le radier.

Le radier, lui-même, sera constitué par des dalles en béton armé coulées de façon telle que les côtés n’excèdent guère une dizaine de mètres. Une étanchéité sera appliquée dans les joints de dalles ainsi constituées. De cette manière, on évitera les fissures dues au retrait du béton et les petits tassements pourront être permis sans dommage pour l’étanchéité.

L’étanchéité pourra être réalisée par l’utilisation de produits plastiques ne donnant pas de goût à l’eau, et de bandes en caoutchouc incorporées au béton. Il n’est pas nécessaire que le mastic d’étanchéité règne sur toute l’épaisseur de la dalle. Le fond du joint est constitué à l’aide d’un matériau imputrescible et élastique, le mastic n’étant appliqué que sur 0.03 à 0.04 m de profondeur à partir de la surface.

Cette étanchéité sera particulièrement soignée à la jonction avec les murs de pourtours et au droit des joints de dilatation, qu’en tout état de cause on devra ménager, à moins d’utiliser le béton précontraint.

Aération et éclairage :

Les réservoirs d’eau potable doivent être couverts. La couverture protège l’eau contre les variations de la température et contre l’introduction de corps étrangers. Toutefois, les réservoirs doivent être aérés. Des lanterneaux sont donc prévus avec des ouvertures protégées par du grillage en cuivre à mailles finies pour protéger contre les poussières, insectes, animaux, et en particulier les oiseaux.

Il faut aussi limiter l’éclairage naturel de l’intérieur du réservoir, et éviter les entrées de liquides ou solides à l’intérieur du réservoir.

Sur certains réservoirs importants sont installés des équipements pour le traitement de l’air (filtration, déshumidification) afin d’éviter l’entrée de germes et la condensation sur les parois. Cette méthode est toutefois un peu onéreuse en investissement et en coût d’exploitation et doit être réservée aux grands réservoirs de stockage où les temps de séjour risquent d’être plus longs.

Renouvellement de l’eau :

Le renouvellement de l’eau dans les réservoirs est une condition nécessaire à la préservation de la qualité de l’eau. Le chlore utilisé pour la désinfection se combine progressivement et son pouvoir bactéricide disparaît, l’eau n’est plus alors protégée contre les pollutions susceptibles de provenir de l’extérieur.

Pour éviter la stagnation de l’eau dans les réservoirs, il convient :

  • Que le réservoir soit sollicité par le réseau de distribution et qu’un volume entrant et sortant significatif soit assuré tous les jours. Ceci n’est pas toujours le cas lorsque plusieurs réservoirs sont raccordés sur le même réseau.
  • Qu’il n’existe pas de zone d’eau morte dans le réservoir.

Pour éviter ces zones d’eau mortes, deux façons sont envisageable.

  • La première, qui est peu onéreuse et qui donne de bons résultats, consiste à organiser dans l’ensemble du réservoir, par des entrées convenablement conçues, un mouvement tourbillonnaire aboutissant à un mélange aussi homogène que possible, de l’eau entrant dans le réservoir avec celles s’y trouvant déjà.
  • La seconde façon pour éviter ces zones d’eau morte est d’essayer d’obtenir un écoulement en masse de l’eau en cloisonnant le réservoir : réservoir en spirale, cloisons entre poteaux, réservoir avec entrée et sortie étudiées sur modèle hydraulique.

Conditions d’exploitation :

Un soin particulier doit être apporté au dimensionnement et à la réalisation des ouvrages et équipements destinés à permettre toutes commodités à l’exploitation et à l’entretien de l’ouvrage. Les conditions de nettoyage notamment doivent être étudiées en détail.

Les ouvrages doivent comporter de larges trappes d’accès pour le matériel, et en tant que de besoin, des escaliers et passerelles de service.

Les conditions de sécurité lors des interventions d’exploitation ou d’entretien doivent faire l’objet d’études toutes particulières s’appuyant sur les normes et la réglementation : échelles à crinoline, mise en place de paliers sur les échelles de grande hauteur, ancrages pour harnais de sécurité, garde-corps autour des trappes…).

Pour faciliter l’exécution des prélèvements nécessaires au contrôle des eaux, des robinets de puisage doivent être piqués directement sur les conduites d’adduction et de distribution à proximité du réservoir.

Etanchéité :

Les structures en béton assurant le rôle de barrière étanche (stockage intérieur de liquides, barrière contre l’eau extérieure) sont soumises à de multiples sollicitations simultanées d’origine externe ou interne (pression de liquide, pression du sol, température, retrait, tassements, …).

Le matériau le plus couramment utilisé pour remplir cette fonction est le béton armé. Comme ce dernier n’est pas à proprement parler étanche aux liquides, on lui associe bien souvent une deuxième enveloppe (cuvelage secondaire pour garantir l’étanchéité aux substances dangereuses) ou un revêtement externe ou interne.

Il existe trois sources de percolation à travers une structure en béton armé :

  • La porosité du béton lui-même ;
  • Les fissures éventuelles, lorsque les sollicitations de la structure sont telles que les contraintes de traction générées sont supérieures à la résistance en traction du béton ;
  • Les éventuels joints incorporés dans la structure afin de limiter les risques de fissuration.

En voulant résoudre le phénomène de fissuration par la création de joints, on augmente les risques de fuite. On estime que le débit de fuite est 10.000 fois plus grand au droit d’une fissure, voire même 10.000.000 fois au droit d’un joint fonctionnant mal, par rapport au débit de fuite susceptible de se produire au travers d’une structure en béton. Il est dès lors conseillé d’agir graduellement lors de la conception de la structure (formulation, calcul, conception et exécution des joints) en fonction de l’étanchéité (relative) souhaitée.

Maîtrise de l’étanchéité des structures en béton armé

Le béton étanche nécessite un rapport eau/ciment relativement bas et une classe de résistance correcte. Théoriquement, on considère comme imperméable un béton présentant un rapport E/C de 0,45 et une classe de résistance supérieure à C30/37.

Dalles et coupoles

Sur la dalle en béton armé supérieure, on procède à la mise en place de :

  1. La forme de pente ;
  2. L’étanchéité ;
  3. La protection.

La forme de pente : est constituée de :

i. une forme de pente : en béton cellulaire (formulé à l’aide de gravettes de granulométrie fine), avec une pente de 2%.

ii. Une chape de réglage : en mortier de ciment CPJ 35, d’une épaisseur minimale de 0.02cm, dosé à 350 Kg/m 3, et parfaitement lissée.

NB : un délai de séchage de 8 jours à 3 semaines doit être observé entre le coulage des formes de pente et la pose de l’étanchéité.

L’étanchéité : est composée de 

L’écran par vapeur : est un écran de protection contre la migration de la vapeur d’eau en provenance des locaux sous jacents vers la couche isolante. Il doit être appliqué sur des supports propres et secs. Il est constitué de :

  • Un enduit d’imprégnation à froid (EIF) : couche adhésive (en bitume) à froid directement sur la chape de réglage afin de permettre l’adhérence des couches pour l’étanchéité.
  • Une couche d’enduit d’application à chaud (EAC) au bitume oxydé.
  • Une couche de feutre bitumé (type 27S).

L’isolation thermique : est un ouvrage destiné à réduire les échanges thermiques entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment.

  • Une couche d’enduit d’application à chaud au bâtiment.
  • Des panneaux de liège aggloméré ou de polystyrène expansé, disposés et scellés sur l’EAC ; d’une épaisseur de 4cm et de masse volumique comprise entre 95 et 130 Kg/m 3.

Les joints sont remplis de bitume à chaud.

Le complexe d’étanchéité(ou revêtement d’étanchéité) : (selon le DTU)

  • Une couche d’imprégnation à froid (à 0.5 Kg/m²).
  • Une couche d’enduit d’application à chaud (à 1.5 Kg/m²) au bitume oxydé.
  • Un bitume armé (type 40TV).
  • Une couche d’enduit d’application à chaud (à 1.5 Kg/m²) au bitume oxydé.
  • Un bitume armé (type 40TV).
  • Une couche d’enduit d’application à chaud (à 1.5 Kg/m²) au bitume oxydé.
  • Un feutre bitume surfacé (type 36S).
  • Une couche d’enduit d’application à chaud (à 1.5 Kg/m²) au bitume oxydé.
  • Et une jetée de sable à chaud.

Le recouvrement des feuilles d’étanchéité d’une même couche (bitume armé) est de 10cm au minimum. La pose se fait à lits croisés.

La protection :

  1. Pour les terrasses courantes, on effectue une protection dure constituée par une chape en béton de 4cm d’épaisseur minimale coulée sur un lit de sable fin sec de 2cm d’épaisseur. Les joints sont de 2 cm, disposés tous les 2m dans les deux sens et remplis avec du bitume à chaud après prise du béton. Cette chape est dosée à 300 Kg de CPJ 35 pour 450 Kg de gravettes 10/15 et 1 m » de sable. Un papier kraft est interposé entre le sable et le dallage.
  2. Pour les terrasses inaccessibles, on pose une autoprotection qui est une protection mince rapportée en usine sur les chapes souples de bitume armé, par la pose d’un feutre en aluminium collée.

Les voiles et le radier :

On utilise pour l’étanchéité des voiles et du radier des réservoirs des procédés d’imperméabilisation à la surface. Ces procédés s’appliquent sous forme de liquides et/ou de barbotines pénétrant dans le béton sur une profondeur, ce qui lui confère l’étanchéité recherchée. Ils sont économiques et durables, et conviennent très bien aux ouvrages soumis à des charges hydrauliques.

Et puisque le degré d’imperméabilisation pour un dosage donné est très dépendant de l’homogénéité du support, alors ce dernier doit être nettoyé des graisses, huiles et produits de décoffrage.

Pour les réservoirs, on applique un revêtement épais à base de mortier à liants hydraulique adjuvanté d’un hydrofuge de masse ou d’une résine de synthèse.

Les voiles :

Le revêtement comprend trois couches :

  1. Une couche d’accrochage : d’une épaisseur de 8 mm de mortier de ciment dosé à 600 Kg/m3, auquel on ajoute un hydrofuge de masse, est appliquée sur la paroi interne du voile en béton armé traitée et humidifiée ; ce qui permet l’accrochage du revêtement d’étanchéité.
  2. Une couche de dressage : d’une épaisseur de 8 à 10 mm de mortier de ciment hydrofugé dosé à 600 Kg/m3 permet d’homogénéiser la surface du voile pour l’application de la couche de finition.
  3. Une couche de finition : couche étanche hydrofugée dosée à 500 Kg du ciment, a une épaisseur de 8 à 10 mm. Le dosage des adjuvants est fonction de leur type de l’imperméabilité recherchée, ils sont sous forme liquide ou poudre et peuvent être incorporés aux sables et au ciment, mais de préférence à l’eau de gâchage afin de permettre une bonne répartition.

Le radier :

Le mortier hydrofugé est appliqué en deux couches épaisses, dosées à 700 et 600 Kg par m3 de sable, respectivement, formant ainsi une chape étanche d’une épaisseur minimale de 30 mm ; appliquée au dessus d’une couche de barbotine de ciment dosée à 1000 Kg par m3 de sable et étalée à la brosse métallique.

Les mortiers doivent être bien composés avec des sables propres de granulométrie convenable : 0.1 mm à 2 mm ou 0.1 à 3 mm.

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